L’Opéra national de Grèce ouvrira officiellement sa saison 2025-2026 avec l’opéra le plus connu de Ponchielli, La Gioconda, grâce à une nouvelle grande coproduction internationale avec deux des plus prestigieuses maisons d’opéra au monde : le Festival de Pâques de Salzbourg et le Royal Opera House de Londres. La partition sera dirigée par Fabrizio Ventura, la mise en scène étant confiée à Oliver Mears, directeur artistique de Covent Garden. Cette production est rendue possible grâce au soutien de la Stavros Niarchos Foundation (SNF) pour renforcer le rayonnement artistique international de l’Opéra national de Grèce.

La Gioconda est considéré comme l’un des plus grands parmi les “grands opéras” du répertoire, non seulement à cause de son intrigue mêlant amours malheureuses et sacrifice altruiste, mais aussi grâce à la richesse de ses mélodies uniques, de ses airs célèbres et de ses merveilleux chœurs. Et, bien sûr, parce qu’il inclut l’un des plus fameux ballets de tous les temps, la Danse des heures, accompagnés par une musique que nous connaissons tous depuis qu’elle est entrée dans la culture populaire après avoir été utilisée dans le film de Walt Disney Fantasia, en 1940. L’ouvrage fut créé à la Scala de Milan en 1876 et remporta un immense succès, comparable à celui d’Aida et d’Otello de Verdi, composés au cours de la même décennie. Le livret était dû à Tobia Gorrio, anagramme transparente qui servait de pseudonyme au poète et compositeur Arrigo Boito, et l’intrigue du drame de Victor Hugo Angelo, tyran de Padoue. Entre les mains de Boito, l’action est transportée dans la Venise du XVIIe siècle. Le principal personnage est la Gioconda, chanteuse des rues, éprise d’Enzo Grimaldo. Enzo, lui, aime Laura, l’épouse du noble Alvise. Après bien des aventures, la Gioconda favorise la fuite des deux amants et se suicide.

Dans une esthétique caractéristique du dernier romantisme, influencée par le grand opéra français, Ponchielli, clairement inspiré par Verdi, conçut une œuvre à l’orchestration opulente, pleine de personnages tempétueux, de moments dramatiques, de beauté mélodique et de splendeur théâtrale.
C’est avec La Gioconda que Maria Callas fit ses débuts emblématiques dans les arènes de Vérone en 1947, qui lancèrent son insurpassable carrière internationale. L’air célèbre, Suicidio, est indissociablement lié à sa voix et à son interprétation.

Cette coproduction internationale de l’Opéra national de Grèce a été créée avec un grand succès lors de l’édition 2023 du festival de Pâques de Salzbourg. Oliver Mears, directeur artistique du Royal Opera House de Londres et l’un des metteurs en scène les plus recherchés en Europe, situe l’action dans la Venise d’aujourd’hui, proposant un spectacle à la fois frappant et fidèle à l’esprit de l’œuvre, tout en dévoilant les motivations profondes des protagonistes. Selon le critique du Telegraph, “Cette production somptueuse est peut-être la meilleure que ce grand mais difficile opéra puisse susciter.” Après les représentations à Athènes, La Gioconda sera présentée à Londres.

Dans le rôle-titre, de l’Opéra national de Grèce accueillera la soprano dramatique Anna Pirozzi, qui a marqué les mémoires dans la récente production de Médée. Elle aura pour partenaires dans les principaux rôles Arsen Soghomonyan, Alisa Kolosova et Anita Rachvelishvili, Dimitri Platanias, et d’autres solistes exceptionnels.