Le 27 Novembre 2025

Musée d’Orsay – Une soirée chez Sargent
Théâtre


  • Auditorium - Musée d'Orsay
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Musée d’Orsay – Une soirée chez Sargent

Dans le cadre du programme des Concerts de midi trente, en lien avec l’exposition « Sargent. Les années parisiennes. »

 

Présentation

Le public est invité à plonger dans l’intimité de trois figures majeures de la Belle Époque : Henry James, Edith Wharton et John Singer Sargent. À travers lectures, correspondances et intermèdes musicaux, cette soirée explore leurs amitiés, leurs rivalités et la création d’un portrait controversé. Entre admiration et désaccords, découvrez une histoire où littérature, peinture et musique se répondent, révélant les passions et les tensions d’une époque fascinante.

Nous accueillons pour la seconde fois la délicieuse Danièle Lebrun, sociétaire de la Comédie Française et à qui l’on doit cette soirée qu’elle a conçue spécialement pour le Musée d’Orsay. Elle est accompagnée ici de son complice de la Comédie Française, Serge Bagadassarian plus vrai que nature dans le rôle d’Henry James. Et au piano, Abdel Rahman El Bacha qui évoquera la face musicale de Sargent.

À travers ses portraits, Sargent a saisi bien plus que des silhouettes : une vibration intérieure, une lumière, parfois une fêlure. Henry James, modèle du peintre en 1913, perce de son regard romanesque la frontière mouvante entre ancien monde et modernité. Wharton, leur amie, fut à la fois l’instigatrice d’un hommage discret et la chroniqueuse du désarroi des élites. Leur correspondance, tissée de finesse, d’humour et d’inquiétude, accompagne ce programme comme un fil d’or.

La musique choisie pour cette soirée fait écho à cette atmosphère : crépusculaire, raffinée, passionnée.

Le Notturno « Nuit d’amour » de Franz Liszt, extrait des Liebestraüme, pose le cadre : celui d’un lyrisme intime, d’une rêverie suspendue. En écho, les Nocturnes de Gabriel Fauré prolongent cette veine avec des teintes françaises, plus intérieures, presque murmurées. Sargent peignit Fauré à plusieurs reprises : entre eux, un même goût du raffinement sans ostentation, de l’émotion retenue sous la maîtrise.

Les Variations sérieuses de Mendelssohn explorent, en contrepoint, un romantisme plus structuré, rigoureux sans être sévère – à l’image de James, peut-être. Enfin, le Fandango del candil de Granados, extrait des Goyescas, clôture cette évocation en une flamboyante synthèse de tradition picturale et d’élan populaire, rappelant que Sargent, lassé du portrait mondain, aspirait à une liberté artistique plus spontanée, plus lumineuse.

Dans le salon imaginaire où se retrouvent Wharton, James et Sargent, les mots, les sons et les images dialoguent : le romancier devient modèle, le peintre rêve de musique, l’écrivaine orchestre des hommages qui parlent d’amitié autant que d’admiration. Le concert devient alors un portrait en creux de cette constellation d’âmes, où l’art fut toujours affaire de regard et de silence.

 

Distribution

 

Danièle Lebrun de la Comédie-Française, récitante, conception et adaptation

Serge Bagdassarian de la Comédie-Française, récitant

Abdel Rahman El bacha piano