La nouvelle création de Nadia Beugré s’est construite sur un retour à Abidjan, autour de rencontres sur de longues périodes des membres de la communauté transgenre pour partager avec eux.elles leur quotidien leurs luttes, et leurs histoires. Mêlant interprètes non-professionnels et danseurs, Nadia Beugré dresse le portrait d’une jeunesse incroyablement résiliente, d’une jeunesse en feu, en marge, en revendication… Né.es garçons, iels naviguent entre les genres dans une société qui, au mieux, détourne le regard. Coiffeur.ses le jour, divas des dancefloor la nuit, iels vivent à la fois clandestin.es et terriblement exposé.es, entre circuits parallèles et solidarité et ont inventé des danses bien à eux. elles qui, entre voguing et coupé/décalé, font et défont les nuits d’Abidjan. Pour les gens d’Abidjan, elles sont les « folles », oubliant que leurs propres femmes, leurs propres filles se font tresser chaque mois dans leurs salons de coiffure. Après Legacy et L’homme rare, Nadia Beugré poursuit ses recherches sur les questions de genres et d’identités assignées, mais aussi sur ceux qu’elle appelle les « échoués », ceux de la marge, de la périphérie, ceux qu’on rejette ou qu’on ignore. Depuis dix ans, elle n’a de cesse d’interroger la question du rôle dans la famille, la société, l’histoire, les rôles assignées, les rôles que l’on vous donne et ceux que l’on prend.