Ancré dans la tradition liturgique et laboratoire d’une musique avant-gardiste soucieuse de séduire, le Requiem de Ligeti est une œuvre phare du vingtième siècle, à laquelle succède le mysticisme médiéval de la Quatrième symphonie de Bruckner.  

Avec son somptueux Requiem, composé entre 1963 et 1965, György Ligeti met tout son art au service d’une exploration de la tradition polyphonique, dans le cadre d’une réflexion avant-gardiste sur le devenir de la musique. Conservés mais réinventés, les codes compositionnels propres à la messe des morts, comme la fugue pour le Kyrie ou l’intensité dramatique pour le Dies Irae, s’intègrent à un langage plein de contrastes, auquel sa radicalité, bien réelle, n’ôte jamais son pouvoir de séduction.

Cette atmosphère mystique ne s’estompe certes pas avec la Quatrième Symphonie que Bruckner nomma lui-même « Romantique », caractérisée par son inspiration liturgique et médiévale, comme témoignent des mentions figurant sur le manuscrit : « Cité médiévale », « appels à l’aube depuis les tours », « Chevalier se lançant au dehors sur leurs destriers » ou encore « Danse pour le repas de la chasse ». De structure cyclique, cette partition complexe offre un rôle singulier aux cors, déployant au fil de ses quatre mouvements des passages mystérieux, épiques, voire frénétiques avec le Scherzo, non sans offrir, parfois, ces instants d’introspection qui témoignent, chez Bruckner, de l’influence de Schubert.

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